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Résumé

Syndrome de l'imposteur: je te quitte.

16 novembre 2021

Nos invitées :

Jenny Chammas
Master Coach et Fondatrice du podcast « Femme ambitieuse »

Claire Dahan
Psychologue clinicienne, psychothérapeute et coach professionnelle

Mathilde Bourmaud
Journaliste, Consultante Éditoriale et Fondatrice « Les ambitieuses »

Edito

D’histoire de causeries, nous n’avions pas rencontré jusqu’ici un tel engouement. Pourquoi la thématique « Le syndrome de l’imposteur » ?
Alors non, le choix ne s’est pas fait parce qu’il s’agit d’un sujet à la mode dont on parle plus facilement et plus ouvertement aujourd’hui.
Non, le choix s’est fait parce que nous avons ce point commun : nous sommes plusieurs, nous sommes nombreuses à partager ce syndrome de l’imposteur.

Breaking News, même Antoine de Caunes, Angèle ou Kamala Harris ont déclaré avoir (eu) le syndrome de l’imposteur.

Mais à partir du moment où vous le savez, où vous le formalisez, où vous en parlez autour de vous, on se rend vite compte qu’on n’est pas seule. Vous n’êtes pas la seule(s). Et en fait c’est OK.À présent, la question c’est qu’est-ce qu’on en fait ?

NOTICE : INFORMATION DE L’UTILISATEUR.TRICE

SYNDROME DE L'IMPOSTEUR

1. QU’EST-CE QUE LE SYNDROME DE L’IMPOSTEUR ?
État psychologique d’une personne qui doute de manière quasiment maladive de ses
compétences et qualités et qui consiste essentiellement à nier la propriété de
tout accomplissement personnel.

2. QUELLES SONT LES INDICATIONS ?
– Déficit de confiance en soi
– État d’angoisse permanent
– Impression de tromper son entourage
– Ne pas mériter l’adhésion des autres et leurs compliments
– Peur d’être surestimé ou inadapté dans son domaine d’expertise
– Dénigrement de soi et de ses compétences
– Mettre systématiquement son succès ou sa réussite sur le compte du hasard, de la chance ou de facteurs externes
– Peur irrationnelle d’être démasqué.e et que les autres puissent se rendent compte de son imposture
– Valoriser les idées les autres et minimiser les siennes
– Attribuer sa réussite à la chance ou encore au fait qu’il n’y avait personne d’autre pour le poste

3. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES ÉVENTUELS ?
Profond sentiment de malaise quotidien, haute culpabilité, honte, anxiété, prise de tétanie avec une difficulté à passer à l’action, problématiques de santé (ex : insomnies), grande fatigue, burn out.

NOTES COMPLÉMENTAIRES

« Le syndrome de l’imposteur c’est essayer de le combattre ou de l’apprivoiser pour faire place et faire sa place »

On observe deux façons de réagir au syndrome de l’imposteur : le perfectionnisme exacerbé avec la tendance au travail sans relâche (qui peut conduire au burn out dans de nombreux cas) ou la procrastination. ll est d’ailleurs possible de développer les deux selon les domaines.

Le syndrome de l’imposteur n’est pas quelque chose de figé, il peut s’amplifier dans certaines circonstances et réduire dans d’autres, ce qui se matérialise par des réactions différentes selon la situation vécue.

C’est aussi beaucoup de comparaison, qui peut in fine conduire à la dépréciation.

Le syndrome de l’imposteur, on ne l’a pas seulement dans la sphère professionnelle, on l’a aussi dans la sphère privée, dans toutes les sphères de la société. De fille, à sœur, à femme, à maman, à compagne.

Quant à la terminologie même de « syndrome » nombreux psychologues ont manifesté leur désaccord car, selon eux, elle renverrait à un ensemble de symptômes pouvant laisser penser à une maladie or il ne s’agit pas d’une pathologie.

NB : CONNAISSEZ-VOUS LA DIFFERENCE ENTRE ESTIME DE SOI ET CONFIANCE EN SOI ?

Estime de soi : dimension cognitive, de l’ordre de la pensée. Ce que je pense de ma valeur et comment je m’autoévalue. Elle est en lien avec le regard que les autres vont porter sur nous (les parents, les figures d’attachement, l’école, les premières figures amoureuses…). Selon les personnes, on peut avoir une haute et une basse estime de soi. Le regard bienveillant sur nous-même nourri une bonne estime de soi et permet de passer à l’action.

Confiance en soi : dimension comportementale, de l’ordre de l’action, du mouvement.
Une personne peut avoir une bonne estime de soi mais avec la peur de passer à l’action.
Néanmoins, le passage à l’action permet de minimiser l’échec.

« C’est aussi se surprendre et oser se surprendre (…) on oublie la relation qu’on a avec soi-même, on est dans un écho, dans un effet miroir »

IMMERSION AU PAYS DE L’IMPOSTURE OU COMMENT MIEUX COMPRENDRE LE SYMPTOME DE L’IMPOSTEUR ?

Biais cognitifs : pour Claire, ils viennent biaiser nos jugements. Ils sont en rapport avec la perception de soi et le regard que l’on porte sur soi qui va nous handicaper ou nous aider.

Selon Mathilde, ils font écho au regard qu’on peut porter sur soi, selon ce que nous avons pu entendre sur nous dans notre enfance via notre cellule familiale, ou dans le cadre de harcèlement scolaire, aussi ce que nous avons pu entendre en tant que femme…

Croyances limitantes : et c’est Jenny qui nous répond car les croyances limitantes, c’est son dada. Petit reminder utile en préambule. La croyance est une pensée encore plus profonde, très ancrée, qui vient de loin. « Limitante » car de croire ça, cela nous limite.

Le syndrome de l’imposteur est donc associé à plein de croyances limitantes, où tous les jugements qu’on peut avoir sur soi (morceaux choisis : je suis nulle, je ne vais pas y arriver, je ne suis pas légitime, je ne suis pas à ma place…). L’intérêt serait donc de se demander quelle est notre ou nos croyance(s) limitante(s) ?

Le simple fait d’en prendre conscience, de savoir qu’elles sont là et de mettre un mot dessus, c’est déjà la mettre à distance (= on n’est pas notre pensée, notre croyance) avec l’opportunité de travailler dessus, s’en détacher ou vivre avec. C’est une croyance, non une réalité et c’est bien cela qui permet de créer une autre réalité.

Injonctions sociétales : en psychologie et en coaching, on appelle ça des drivers soit des choses qu’on a entendues depuis longtemps. On a intériorisé comme « il faut faire ainsi ». Les femmes ont un certain nombre d’injonctions sociétales (au choix : fais plaisir, sois gentille…). Ces injonctions vont être limitantes ou aidantes.

« En combattant le syndrome de l’imposteur, on combat la place assignée aux femmes. On combat cette masculinité toxique tant pour les hommes que pour les femmes. »

Jenny souligne que dans le monde du travail il y a un vrai sujet. Du travail domestique où les hommes allaient travailler en entreprises, les femmes sont allées se faire une place dans l’entreprise jusqu’à des postes de direction. Aussi les femmes vivent aujourd’hui dans un quotidien où elles portent cette histoire avec elles. Des femmes dirigeantes que Jenny peut accompagner, nombreuses sont encore victimes du syndrome de l’imposteur, portant le poids de ces injonctions passées.

Mathilde fait le constat que « si on regarde les hommes, ils ont cette force de s’entraider, d’avancer en groupe dans le monde du travail. Entre femmes, on le fait beaucoup moins, on n’a pas appris à le faire, on n’est pas à l’aise avec cela, on n’a pas les codes.

Et pourtant, la force du collectif est un moyen pour sortir du syndrome de l’imposteur, en étant là ensemble et s’en parler, oser le dire aux personnes qui nous entourent, trouver des groupes où on va pouvoir partager et se sentir plus puissantes car on bénéficiera de l’expérience des autres. Le collectif est un vrai tremplin »

LA BOITE A OUTILS ANTI-IMPOSTURE

La pensée en mouvement : remplacer les pensées négatives « je suis nulle », « je ne suis pas capable » …en adoptant des pensées en mouvement comme « je suis en chemin », « j’apprends », « je me développe » pour ne plus être figée dans une case.

L’action : se lancer des petits défis quotidiens, c’est dans l’action qu’on verra que nous ne sommes pas un imposteur.

Le coaching : …par Jenny ou Claire par exemple 😉

Les auto-insultes : arrêtez de vous auto-insulter (ex : je suis bête, je suis débile, je fais n’importe quoi).

Lister les réussites et ressources : lister à l’écrit ce que vous avez réussi et déployé comme ressources pour y parvenir. Mettre en avant et féliciter ses actions.

Exploration de soi via l’autre : demander à quelques personnes de son entourage quelles sont vos qualités, ce qui vous distingue des autres, etc.

Être égoïste : cultiver un autre rapport à soi, s’avouer qu’on a le syndrome de l’imposteur et ne pas en avoir peur. Ce n’est pas une honte.

S’affranchir du regard de l’autre : reconstruire le regard qu’on a sur soi et prendre du temps pour soi.

Transformer ses peurs en moteurs : entendre et écouter ses peurs, essayer de les dépasser.

Se désabonner des comptes sur les réseaux sociaux qui vous font du mal et savoir se déconnecter.

Nos invitées vous livrent quelques conseils supplémentaires dans notre vidéo : A toutes fins utiles !

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