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Résumé

Se lancer en freelance : le grand bain

12 octobre 2021

Nos invitées :

Magaly Fréon
Directrice des Ventes Wemind

Louise Racine
Co-fondatrice de Lookoom

Mathilde Durand
Fondatrice de la Tanière des Freelances

Edito

Le sujet du « Futur du travail » n’a jamais été autant évoqué et scruté, passé à la loupe, sur fond de pandémie, avec le chamboulement des modes de collaboration, sans oublier l’émergence éclair du télétravail où les entreprises qui pouvaient se montrer réticentes jusqu’ici se sont retrouvées devant le fait accompli. Et oui, plus le choix.

Pendant ce temps-là, on ne s’est jamais posé autant de questions sur sa vie professionnelle, sur le sens du travail et le travail au service du sens. On en parlait d’ailleurs il y a quelques jours lors de notre causerie sur les jobs à impact et les jobs de sens.

Et puis il y a le freelancing notre sujet de ce soir. Et là clairement, on peut dire qu’il se passe quelque chose. On dit même que le freelancing serait en position de force. Au-delà du CDI qui semble ne plus faire rêver, le nombre de créations d’entreprises a augmenté ces derniers mois, plus d’une entreprise française sur 2 ont recours à des freelances pour leur expertise particulière face à des difficultés à recruter et 40% des salariés en France déclarent vouloir s’installer à leur compte post-Covid.

On vous dit tout, tout ce qu’il faut savoir pour plonger dans le grand bain !

Le profil freelance : « Le freelancing c’est une question de personnalité et de sensibilité »

Vous voulez vous lancer et vous ne savez pas si vous avez le profil idéal pour devenir freelance ? Ce cap n’est pas des plus facile à passer et la remise en question est essentielle. Selon Mathilde, d’un point de vue technique, il est possible pour tout le monde de devenir freelance car les démarches administratives ne sont pas très compliquées, mais être freelance est un mode de vie qui répond à des convictions profondes : « Ce n’est pas fait pour tout le monde mais ce n’est pas grave car il y a d’autres moyens de s’épanouir que le freelancing ». Essayez avant tout de vous demander pourquoi vous souhaitez devenir freelance, identifier vos motivations et définir votre projet.

L’image que l’on se fait du freelancing n’est pas toujours la bonne. Et comme le rappelle si bien Louise « Être freelance demande beaucoup d’anticipation et d’organisation, ce qui peut provoquer du stress », être freelance ce n’est pas tous les jours simple mentalement, et on ne débranche pas toujours de son travail. Mieux vaut donc prendre en compte ces paramètres et être prête à les accepter.

Autre chose importante à souligner, votre secteur d’activité influencera aussi beaucoup votre projet, comme le précise Magaly « Il y a des métiers pour lesquels le freelancing est plus courant », il est plus simple pour les métiers du digital par exemple de se lancer dans le freelancing, car la porte est déjà ouverte.

Spécialisation et Formation : « La curiosité est importante, elle te porte »

Faut-il être spécialisée dans un domaine pour devenir freelance ? Faut-il afficher sa ou ses spécialisations ? Ou est-ce mieux d’être « couteau-suisse » ?
Encore une fois, tout dépend du domaine d’activité. Certains recruteurs auront besoin d’identifier rapidement votre spécialisation. C’est le cas de Louise « J’ai besoin de savoir ce que font les gens, j’ai besoin de connaître les différences entre deux freelances qui évoluent en communication digitale, par exemple. Je préfère savoir qu’un profil est spécialisé SEO et qu’il sait rédiger. » Pour elle, se positionner sur un secteur c’est aussi plus facile pour se raconter et se vendre.

En revanche pour Mathilde l’aspect de spécialisation n’est pas forcément une nécessité, surtout quand on débute, « Ça peut faire peur et ça peut être difficile quand on se lance de se dire je sais exactement ce que je veux, comment je me positionne, dans quel secteur d’activité etc… Au début, être généraliste ça peut mettre le pied à l’étrier ».

Néanmoins, il est important de se former et de s’informer en permanence, de ce qu’il se passe dans votre domaine. C’est ce qui vous permettra de rester à la page et surtout d’innover dans vos missions, ce qui n’est pas négligeable pour vos clients. C’est indispensable car cette curiosité vous permettra d’élever vos projets. Comme l’explique Magaly la formation peut aussi passer par des webinaires ou des conférences, qui se multiplient ces derniers temps.
Pour axer ces formations, Mathilde conseille surtout de privilégier les compétences dites « intemporelles » comme le marketing ou le digital, qui vous serviront sur toutes vos missions.

Une fois vos spécialisations identifiées, reste à se vendre et à trouver des missions et projets qui vous ressemblent et qui vous permettront de vous épanouir.

Trouver des projets : « Le réseau est primordial »

En tant que freelance votre priorité est de trouver des missions qui vous conviennent. Pour cela il existe de nombreuses plateformes mais il ne faut surtout pas sous-estimer son réseau ! Pour Louise le plus important c’est de « Bichonner son réseau dès les premiers boulots : le collègue ou le N+1 peut devenir votre client plus tard ».

Ce n’est pas forcément naturel pour tout le monde de rester en contact avec ses collègues, clients ou même sa direction. LinkedIn sert de lien solide entre votre vie professionnelle passée et présente, « Aujourd’hui un commentaire LinkedIn c’est comme prendre un café » nous explique Louise. Le bouche à oreilles et les recommandations sont aussi très courantes dans le milieu du freelancing, il faut donc soigner votre image et votre réputation. Au-delà de ça, les collectifs de freelance peuvent être une réelle aubaine, vous pouvez y échanger vos contacts ou même vous associer pour toucher un public plus large.

Évidemment, nous ne pouvons pas parler du freelancing sans évoquer les plateformes dédiées. Premier conseil de Mathilde, évitez les plateformes où les clients fixent eux-mêmes le prix de la mission : « ces plateformes ne prennent pas en compte vos compétences et votre expérience. »
Des plateformes comme Malt ou Crème de la crème vous permettront de trouver facilement des projets pour vous lancer et faire vos premiers pas, tout en remplissant votre portefeuille clients.

Rémunération et charges : « Ne vous sous-payez pas et ne vous sous-estimez pas »

Beaucoup d’idées reçues gravitent autour du terme « freelance », pour certains cela rime avec travailleur précaire, pour d’autres c’est plutôt synonyme de bien, voir très bien gagner sa vie. Alors qu’elles sont les réalités du freelancing ? « En accompagnant d’autres freelances débutants, je vois des profils qui s’en sortent très bien financièrement, qui gagnent mieux leur vie qu’avant en l’espace de six ou sept mois. C’est aussi possible, il n’y a pas que de la précarité dans le freelancing. Je vois tous types de profils. » nous explique Mathilde.

Fixer un tarif sur une mission peut être compliqué pour cela Mathilde nous conseille « Premièrement il faut avoir conscience de ses charges professionnelles et de ses charges personnelles. Le Tarif Journalier Moyen doit couvrir ces charges, car sinon vous n’êtes pas rentable, vous ne pouvez pas vivre de votre activité ». Puis elle poursuit, « Ensuite, on développe ses compétences, son positionnement, on produit des missions et là on peut se permettre de monter en gamme de prix. »

Autre conseil de Louise cette fois, n’hésitez pas à en discuter avec les autres freelances afin de vous positionner correctement sur le marché, attention à ne pas non plus vous sous-payer car un tarif trop bas peut être mal perçu.

Au-delà de la rémunération des missions, qui est propre à chacun, le freelance présente des avantages certes, mais aussi des inconvénients importants à connaître avant de se lancer. L’argent que vous toucherez en fin de missions ne tombera pas totalement dans votre poche, à cela il faut déduire les charges et aussi prendre en compte les spécificités propres au freelancing. « Dans cet argent qui tombe tous les mois, il n’y a pas de vacances, il n’y a pas la mutuelle, il n’y a pas la prévoyance, il n’y a pas le chômage, ni la cotisation retraite. » précise Louise. Il faut donc prévoir tous ces paramètres et surtout les anticiper. Magaly conseille d’avoir déjà de côté entre 3 à 6 mois de trésorerie pour pouvoir faire face sans s’angoisser et surtout de bien s’entourer.

Pensez à bien vous renseigner sur les aides mises à votre disposition. Vous pouvez par exemple toucher le pôle emploi dans certaines situations et d’autres aides réservées aux indépendants. N’hésitez pas à vous rapprocher d’organismes spécialisés.

Cette causerie pleine de bons conseils, nous a permis d’échanger librement et de s’informer au mieux sur ce sujet chargé d’idées reçues. Trier le vrai du faux, afin de se lancer dans le grand bain du freelancing.

Le freelancing évolue et comme le dit Mathilde « Le freelancing d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a 15 ans ».

La boîte à outils de la Causerie :

Avant de vous lancer, posez vos idées sur le papier en répondant à ces questions :

  • Qui je suis ?
  • Où est ce que je veux aller ?
  • Quelles sont vos compétences ?
  • Qu’est ce qui me fait plaisir ?

Sur LinkedIn ne pas négliger

  • Votre description
  • La rubrique à propos
  • Les recommandations

Si vous êtes « multitâches » :

  • Identifier 2 ou 3 spécialisations à mettre en avant
  • Lister toutes vos compétences peut effrayer un client

Savoir dire « non » à son client :

  • Cela donnera de la valeur à vos « oui »
  • Vous avez le droit de poser vos limites

S’écouter et imposer un cadre de travail qui nous convient :

Déterminer votre temps de travail lorsque c’est possible (ex : OFF à partir de 18h)

Trouver un lieu de travail où vous êtes à l’aise (chez vous, espaces de coworking, bureaux, bibliothèques…)

Côté administratif :

Les experts-comptables vous aideront à identifier votre statut et vous conseilleront en fonction.
Par exemple :
WeMind vous conseillera de A à Z sur votre projet freelance
Numbr vous permet de faciliter vos démarches administratives
Shine, banque spécialisée pour les entrepreneurs

Les plateformes de freelance :

Malt
Crème de la crème
Welcome to the jungle
Le Hibou
FreelanceRepublik
Freeandise

Nos invitées vous livrent quelques conseils supplémentaires dans notre vidéo : A toutes fins utiles !

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